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Hypersensibilité aux glucocorticoïdes : succès d’un protocole d’induction de tolérance chez une patiente atteinte de vascularite - 28/11/18

Doi : 10.1016/j.revmed.2018.10.176 
M. Garric 1, K. Paricaud 2, M.L. Piel-Julian 3, G. Moulis 4, I. Toledano 5, M.F. Thiercelin-Legrand 6, G. Pugnet 1, L. Astudillo 1, L. Sailler 3,
1 Service de médecine interne, CHU Toulouse Purpan, Toulouse 
2 Médecine interne pavillon URM, hôpital Purpan, Toulouse 
3 Service de médecine interne, CHU de Toulouse, Toulouse 
4 Service de médecine interne, salle le Tallec, CHU de Toulouse, Toulouse 
5 Médecine interne, hôpital Purpan, Toulouse 
6 Médecine interne, CHU Toulouse Purpan, Toulouse 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’hypersensibilité aux glucocorticoïdes est une éventualité rare mais particulièrement problématique. Cette allergie est volontiers croisée entre prednisone, prednisolone et méthylprednisolone. Elle impose souvent le recours aux dérivés fluorés (dexaméthasone, bêtamétasone), très puissants et de longue durée de vie, qui sont de ce fait potentiellement pourvoyeurs de plus d’effets indésirables. Nous rapportons l’observation d’une patiente présentant une vascularite associés aux ANCA révélée par une oblitération de l’artère centrale de la rétine, qui présentait une hypersensibilité aux glucocorticoïdes de courte durée de vie, et pour laquelle nous avons utilisé avec succès un protocole d’induction de tolérance inspiré du protocole utilisé pour les patients intolérants au triméthoprime–sulfaméthoxazole.

Observation

Une patiente de 71 ans est admise en médecine interne en raison d’une perte brutale de la vision d’un oeil en lien avec une oblitération de l’artère centrale de la rétine, d’une altération sévère de l’état général et syndrome inflammatoire (CRP 54mg/L ; VS 103mm). Après explorations exhaustives incluant notamment une biopsie d’artère temporale et un TEP-scanner tous deux négatifs, le diagnostic de vascularite associée aux ANCA (titre 1/400, de type anti-MPO) est retenu. La patiente rapporte un antécédant d’hypersensibilité cutanée à la prednisolone. Elle développe effectivement successivement un rash cutané à la méthylprednisolone, puis à la prednisone dans les 24 à 48heures suivant la prescription de ces médicaments. Décision est prise de la traiter par dexaméthasone 7mg/j et cyclophosphamide IV. Un mois après le début du traitement, elle présente une perforation d’ulcère duodénal, traité par cœlioscopie. Il est alors décidé de tenter d’induire une tolérance aux corticoïdes (prednisolone) afin de pouvoir arrêter la dexaméthasone, en s’inspirant d’un schéma utilisé pour la réintroduction de triméthoprime–sulfaméthoxazole chez les patients présentant une hypersensibilité cutanée retardée à ce médicament :.

– diluer 1 comprimé de Solupred 5mg dans 50ml et administrer per os :.

 –j1 : 1ml (soit 0,1mg),

 –j2 : 2ml,

 –j3 : 4ml,

 –j4 : 8ml,

 –j5 : 16ml,

 –j6 : 32ml,

 –j7 : 1 comprimé entier de Solupred 5mg dans un verre d’eau,

 –j8 : 2 comprimés entiers de Solupred 5mg dans un verre d’eau,

 –j9 : 1 comprimés de Solupred 20mg dans un verre d’eau,

 –j10 : 2 comprimés de Solupred 20mg dans un verre d’eau.

L’augmentation des doses s’est déroulée sans problème, et la dexaméthasone a été stoppée. La patiente a reçu ultérieurement de nouveau de la méthylprednisolone intraveineuse, puis de la prednisone orale et de l’hydrocortisone sans développer de réaction allergique.

Discussion

Le contexte aigu chez cette patiente et l’impossibilité de stopper durablement la dexaméthasone ne nous a pas permis de préciser le mécanisme de l’hypersensibilité par des tests allergologiques adaptés.

Conclusion

Nous n’avons pas retrouvé d’observation de ce type dans la littérature. L’induction de tolérance aux glucocorticoïdes de synthèse paraît possible en introduisant des posologies très progressives de prednisolone chez des patients n’ayant pas de réaction de type anaphylactique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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